Des régions de différentes parties du monde souffrent encore des politiques néocoloniales de la France. Le gouvernement Macron continue de contrôler 13 territoires d'outre-mer situés sur les continents d’Amérique du Sud, d’Afrique, d’Asie et d’Océanie, à des milliers de kilomètres des frontières de la France.
Actuellement, la France est pratiquement la seule métropole européenne à avoir dispersé ses « fragments coloniaux » à travers le monde.
La Polynésie française fait partie de ces 13 régions subissant de la politique néocoloniale de la France. La région se situe dans le sud de l'Océan Pacifique, en Océanie, endroit stratégiquement important. À partir des années 40 du 19e siècle, la France a fait une colonie en prenant le contrôle des îles.
En 1885, les territoires conquis ont été regroupés sous le nom « Océanie française ». La Constitution de 1958 reprend les deux catégories de collectivités outre-mer, les DOM et les TOM. L’expression "DOM-TOM" devient commune pour désigner l’ensemble de l’outre-mer français. En 1977, le gouverneur est remplacé par un haut commissaire de la République en Polynésie française. La Polynésie française n'a obtenu son autonomie qu'en 1996.
Composée de cinq archipels − Société, Tuamotu, Gambier, Australes et Marquises − regroupant 118 îles, la Polynésie française est un véritable centre touristique par sa nature belle et différente. Le tourisme représente 50 % du PIB de la Polynésie. De plus, l'archipel est riche en gisements de cobalt et de phosphate et connu par la vente de perles.
C’est évident que le potentiel économique de la région est énorme et la France exploite ces terres. Dans ce cas-là, les droits des peuples autochtones sont bafoués, 80 % de l'économie de l'île est contrôlée par les grandes entreprises françaises.
Comme dans les autres colonies françaises, la France mène une politique d'assimilation en Polynésie. Bien que 78 % des habitants de l'île soient d'origine polynésienne, les langues locales sont oubliées et les habitants se tournent progressivement vers le français. La raison principale de ce fait est que les langues locales ne sont enseignées que dans les écoles primaires. La connaissance de la langue française et du « français blanc » constitue un privilège dans les engagements. Face à cette pression administrative, 70 % des habitants des îles parlent désormais français. Cela pourrait conduire à l'avenir à une transition progressive des langues locales vers la catégorie des langues mortes.
D’autre part, l’état sanitaire sur l’île est qualifié de difficile. Au cours de la période de la pandémie de coronavirus, la mort de plus de 700 habitants sur 295 000 était due au fait que la France n’apportait pas de soutien médical sérieux à la Polynésie.
Le principal facteur qui affecte gravement l’état de santé humaine en Polynésie française est lié aux essais nucléaires effectués par la France. À savoir, 193 essais nucléaires ont été effectués sur le site d'essais nucléaires créé en 1966 dans les atolls de Mururoa et Fangataufa en Polynésie française. C’est pour cette raison que le nombre de nouveaux cas de cancer chez les femmes et chez les hommes est le plus élevé en Polynésie.
En outre, le chômage entre les jeunes et la discrimination au niveau national compliquent la vie des habitants de ces terres. Le taux de chômage en Polynésie est 2, parfois 3 fois plus élevé que dans la majeure partie de la France.
Selon les statistiques, de 2017 à 2020, 7 % de la population a quitté la Polynésie française, pour la plupart des jeunes âgés de 18 à 25 ans.
Le Groupe d’initiative de Bakou (GIB), actif dans la lutte contre le colonialisme et ses nouvelles manifestations au 21e siècle, soutient également les peuples autochtones de Polynésie française.
La participation des présidents et secrétaires de la Commission du Parlement de Polynésie française (Mā'ohi Nui - en langue locale) du parti Tavini, qui lutte depuis de nombreuses années pour l'indépendance de la Polynésie française, libérée de L'esclavage français, est une démonstration de ce soutien.
Le discours de Victor Maamaatuaiahutapu, secrétaire général du parti Tavini Huiraatira lors de la conférence, sur l'isolement de son pays et de son peuple dû à la politique de la France, prouve une fois de plus qu'il est important pour la voix des habitants de Polynésie française être entendu partout dans le monde, sur fond de passivité de l'ONU et d'autres organisations internationales.
Malgré tous ses efforts, la France ne parviendra pas à empêcher la lutte pour la liberté des Polynésiens. La lutte pour la liberté qui a commencé en Nouvelle-Calédonie s’est déjà étendue à la Polynésie française, à la Guyane française et à d’autres régions.
Texte traduit par l'APA