La France approfondit de plus en plus son attitude biaisé à l’égard de l’Azerbaïdjan. Surtout depuis 2020 - après la deuxième guerre du Karabakh - les milieux officiels et les parlementaires français font des déclarations contre l'Azerbaïdjan, ainsi qu'une position biaisée contre la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan. Les déclarations faites par des représentants français de haut niveau sont naturellement perçues par Bakou comme une ingérence dans les affaires intérieures de l'Azerbaïdjan, ce qui porte encore plus atteinte à la confiance entre les deux pays. La position de la France, en plus d’être dirigée contre l’Azerbaïdjan, menace également la stabilité régionale et, dans son ensemble, contredit les principes fondamentaux du droit international.
Vassif Husseïnov, directeur du département du Centre d'analyse des relations internationales, a déclaré à APA que les déclarations biaisées contre l'Azerbaïdjan par les responsables français sont de caractère constantes : « Ces déclarations se sont intensifiées, notamment après la deuxième guerre du Karabakh. Malheureusement, ces déclarations ne se limitent souvent pas à des mots, mais apparaissent parfois sous la forme de documents officiels et de résolutions. Je tiens à souligner qu'après la deuxième guerre du Karabakh, les préjugés contre l'Azerbaïdjan en France sont devenus si intenses que les deux chambres du Parlement français – à l'exception de presque deux voix contre – ont adopté à l'unanimité une résolution reconnaissant les territoires libérés de l'Azerbaïdjan comme la « République du Haut-Karabakh ». Il s'agissait clairement de préjugés, de haine et d'une violation flagrante du droit international contre l'Azerbaïdjan. Les responsables et experts français pretendent parfois que les résolutions de 1993 n'auraient pas pu être adoptées sans le soutien français. En réalité, en 1993, lorsque des résolutions concernant les intérêts de l’Azerbaïdjan ont été adoptées au Conseil de sécurité de l’ONU, la France est intervenue dans ce processus et a tenté de réduire les conséquences négatives de ces résolutions pour l’Arménie. Des faits comme ceux-ci montrent que les déclarations faites aujourd’hui par les responsables français ne sont pas un hasard, et il ne fait aucun doute qu’elles ne seront pas les dernières. »
Contexte historique : La France a toujours soutenu l’Arménie
La politique partiale de la France envers l’Azerbaïdjan remonte au début des années 1990, lorsque l’Arménie occupait les territoires azerbaïdjanais. Bien que le Groupe de Minsk, créé par l'OSCE en 1992, œuvre à une résolution pacifique du conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, au lieu de faire preuve de neutralité, la France, l'un des coprésidents de cette organisation a pris de temps à autre des mesures allant dans le sens des intérêts de l'Arménie. En particulier, bien que quatre résolutions (822, 853, 874 et 884) adoptées par le Conseil de sécurité de l’ONU en 1993 aient exigé le retrait immédiat des troupes arméniennes des territoires occupés de l’Azerbaïdjan, la France s’est abstenue d’exercer une pression diplomatique sérieuse pour mettre en œuvre ces résolutions. Après 1994, il y a eu une augmentation officieuse des livraisons d'armes françaises à l'Arménie, et lors de la visite du président français Jacques Chirac en Arménie en 1998, la rhétorique concernant le soi-disant « génocide arménien » s'est intensifiée, et cette question est devenue un outil politique. Les déclarations et les décisions prises au cours de ces années ont révélé que la France agissait en tant qu’acteur partisan et non en tant que médiateur neutre.
Vassif Husseïnov indique que la France a historiquement mené une politique biaisée à l’égard de l’Azerbaïdjan, même lorsqu’elle coprésidait le Groupe de Minsk de l’OSCE, qui s’était donné pour mission de résoudre pacifiquement le conflit du Karabakh : « Dans ce cas-là, une question se pose : que va-t-il se passer ensuite ? Qu'est-ce qui nous attend à l'étape suivante ? Quel est l'objectif actuel de la France ? Ces questions doivent être débattues et clarifiées. Il semble que l'Arménie redevienne l'instrument des jeux géopolitiques d'un État protecteur, et au final, c'est le peuple arménien qui en est le perdant. Les Arméniens devraient eux aussi comprendre cette vérité. Malheureusement, ils n'en sont pas encore concients. Tout comme ils espéraient autrefois l'aide de la Russie, ils attendent désormais celle de la France. Ils pensent que la France sauvera l'Arménie. Mais la réalité est tout autre. »
Résistance aux nouvelles réalités émergentes après 2020
La victoire de l’Azerbaïdjan dans la deuxième guerre du Karabakh a mis fin à près de 30 ans d’occupation arménienne et a créé de nouvelles réalités géopolitiques dans la région. Les dirigeants français, et en particulier le président français Emmanuel Macron, ont soutenu l’Arménie pendant la guerre, démontrant ainsi une position biaisée contre l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’Azerbaïdjan. Se poursuivant ses liens étroits avec l’Arménie tout au début de la guerre, le gouvernement français a soutenu efficacement Erevan en tant que partenaire. Malgré la déclaration d’un cessez-le-feu entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie en décembre 2020, le Parlement français a adopté des résolutions soutenant l’Arménie.
En outre, le ministre français des Affaires étrangères de l'époque, Jean-Yves Le Drian, avait soutenu la position de l'Arménie même après la fin de la guerre et avait critiqué les mesures prises par l'Azerbaïdjan concernant son intégrité territoriale et sa souveraineté. Cette approche démontre clairement les intérêts géopolitiques de la France, notamment sa stratégie visant à maintenir son influence dans le Caucase du Sud.
Selon Vassif Husseïnov, la France considère actuellement le Caucase du Sud comme faisant partie de ses intérêts géopolitiques, non seulement au niveau régional, mais aussi mondial : « Dans un contexte de déclin de son influence en Afrique, de relations tendues avec les pays locaux et de son expulsion de plusieurs pays, la France cherche à renforcer sa position dans d’autres régions du monde. Elle ne recherche pas le soutien de petits États dénués de sens et inutiles comme l’Arménie, afin de peut-être, grâce à eux, prendre pied dans différentes régions. Dans le cas présent, elle tente d’utiliser l’Arménie dans le Caucase du Sud pour s’implanter dans notre région et influencer les processus géopolitiques, ce qui n’est pas dans l’intérêt de l’Azerbaïdjan, ni de l’Arménie. »
Le processus de paix entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie - le rôle négatif de la France
Alors que la France parle de stabilité dans le Caucase du Sud, elle compromet simultanément cette stabilité par ses propres activités. La France viole gravement les intérêts sécuritaires de l’Azerbaïdjan en soutenant l’Arménie pendant et après le conflit. Au début des années 1990, après l’effondrement de l’Union soviétique, la France a établi des relations diplomatiques étroites avec l’Arménie soutenant côté de l'ancien conflit du Haut-Karabakh. La France a soutenu l’Arménie depuis le début du conflit et, même en tant que coprésidente du Groupe de Minsk de l’OSCE, elle n’a pas caché sa position partiale dans le processus de résolution du conflit.
Après la deuxième guerre du Karabakh de 2020, la France a encore durci sa position contre l’Azerbaïdjan. En novembre 2020, après la fin de la guerre, le président français Emmanuel Macron a critiqué la victoire de l'Azerbaïdjan et a poursuvi son soutien à l'Arménie. Dans le même temps, la France a commencé à accroître son soutien militaire et politique à l’Arménie. En octobre 2023, le ministre français de la Défense Sébastien Lecornu s'est rendu à Erevan et a signé plusieurs accords militaires avec l'Arménie. Dans le cadre de ces accords, la France a proposé de moderniser l'arsenal militaire de l'Arménie et de lui fournir des systèmes de défense aérienne Mistral et d'autres armes modernes. Cette démarche démontre la volonté de la France d'établir une coopération militaire et stratégique plus étroite avec l'Arménie.
Ces mesures prises par la France portent atteinte aux initiatives de paix dans la région. À l’heure où des négociations sont en cours autour d’un traité de paix proposé par l’Azerbaïdjan, armer l’Arménie perturbe l’équilibre des forces dans la région et renforce la position des forces revanchardes. Cela complique non seulement les négociations de paix, mais crée également de fausses illusions dans l’opinion publique arménienne. Cependant, ce dont la région a besoin, ce n’est pas de conflit, mais d’une paix et d’une coopération durables.
Une autre déclaration biaisée du ministre français des Affaires étrangères
Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a fait une autre déclaration partiale le 14 avril. Il aurait soulevé certaines inquiétudes concernant les tensions régionales et le processus de paix lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne tenue à Luxembourg. Il a formulé des allégations anti-azerbaïdjanaises à l’encontre des individus d'origine arménienne actuellement jugés en Azerbaïdjan. Dans son discours, Barrot a critiqué les procédures juridiques mises en œuvre par l'Azerbaïdjan, affirmant que ces procès étaient « injustes » et que cela affecterait négativement le processus de paix dans la région. Exprimant son inquiétude face aux récents rapports faisant état d'une tension accrue à la frontière azerbaïdjano-arménienne, le ministre français a souligné la nécessité d'augmenter les effectifs de la Mission d'observation de l'Union européenne en Arménie pour renforcer le contrôle de la situation.
Bien que Jean-Noël Barrot ait exprimé son inquiétude face à la situation, il doit comprendre que de telles déclarations pourraient conduire à une nouvelle escalade des tensions dans la région. La France fait toujours des déclarations soutenant la position de l’Arménie en termes de ses liens et relations historiques avec l’Arménie. La position de l’Azerbaïdjan est différente. L’Azerbaïdjan, sur la base des principes fondamentaux du droit international et d’un système judiciaire indépendant, mène des procès contre des individus d’origine arménienne accusés d’un certain nombre de crimes de guerre de manière tout à fait légale. Le gouvernement azerbaïdjanais continue également d’informer la communauté internationale des conséquences de la politique agressive de l’Arménie et déclare que la paix régionale ne peut être obtenue qu’en respectant l’égalité des droits des parties.
Le discours de Barrot confirme que la France agit comme un acteur qui accroît les tensions dans la région, plutôt que de soutenir la paix et la sécurité.
D’un côté, Paris exprime soi-disant son inquiétude face à l’escalade de la situation, mais de l’autre, il arme l’Arménie et encourage le renforcement des tendances revanchardes. Ce seul fait donne à penser que la France elle-même, avec ses fausses larmes, aggrave la situation dans la région.
L’Azerbaïdjan appelle à une coopération conjointe et à une prise en compte égale des intérêts des parties pour assurer une paix durable dans la région. Dans ce contexte, la position de l’Azerbaïdjan est fondée sur les principes et les valeurs du droit international et souligne l’importance de respecter la souveraineté de tous les États.
Cette approche française dans la région n’est ni dans l’intérêt de l’Arménie ni ne contribue à la stabilité régionale.
Vassif Husseïnov estime à son tour qu’une intervention inappropriée d’États extérieurs à la région ne peut pas contribuer à la stabilité régionale.
« Comme l'a souligné à plusieurs reprises le président Ilham Aliyev, les États du Caucase du Sud ne peuvent parvenir à la paix et à la stabilité qu'en établissant des relations amicales, de partenariat et de coopération entre eux-mêmes. L’ingérence des États extérieurs dans cette région va à l'encontre des intérêts des peuples, leur infligeant des dommages et ne leur offrant aucun avantage », a fait savoir V. Husseïnov, directeur du département du Centre d'analyse des relations internationales.