Armes chères et de mauvaise qualité : comment l’Inde trompe-t-elle l’Arménie ? - Analyse

Armes chères et de mauvaise qualité : comment l’Inde trompe-t-elle l’Arménie ? - Analyse
# 19 mars 2024 14:46 (UTC +04:00)

En ne pas acceptant les nouvelles réalités dans la région du Caucase du Sud, l’Arménie recherche de nouveaux mécènes et alliés. Dans ce contexte, si le centre politique auquel Erevan fait le plus référence est la France, celui qui se démarque en termes de coopération militaire est l’Inde. L'Arménie, qui est un outsider dans le Caucase du Sud, et son gouvernement, qui mène une politique étrangère chaotique et incohérente, a choisi l'Inde comme l'un de ses principaux partenaires militaires. Ce n’est pas un hasard si, ces dernières années, l’Arménie achète des armes à l’Inde et non à son partenaire traditionnel sur le marché des armes, la Russie.

Pourtant, dans cet affaire, il y a un point important à citer. À l’heure actuelle, l’Inde est davantage connue comme acheteur que comme fournisseur sur le marché mondial de l’armement. Même, elle est reconnu comme la première au monde pour son achat d'armes de l'étranger. C’est ce que on peut voir du rapport sur les transferts internationaux d’armes publié il y a quelques jours par l’institut international indépendant oeuvrant pour la recherche sur les conflits, l’armement, le contrôle des armes et le désarmement (SIPRI.

Le rapport montre que l’Inde est le pays le plus grand importateur d’armes au monde. Les importations d'armes du pays ont augmenté de 4,7 % entre 2014-2018 et 2019-2023, et le pays a dépensé plus de 60 milliards de dollars en armes au cours des 20 dernières années.

Le ministre indien de la Défense, Rajnath Singh, a annoncé qu'il prévoyait de dépenser jusqu'à 100 milliards de dollars pour l'achat d'armes et de munitions.

Autrement dit, l’Inde, qui vend des armes à l’Arménie, achète elle-même des armes à d’autres pays et ne dispose pas des technologies critiques nécessaires pour produire des missiles, des avions et des navires de guerre. Au contraire, lorsqu’il achète des armes, il tente également d’acquérir les technologies utilisées pour les fabriquer. Par exemple, en 2023, un accord a été conclu pour que la société américaine General Electric produise en Inde des moteurs pour les avions de combat de ce pays.

De plus, l’Inde envisage d’acheter des avions de combat à la France pour son nouveau porte-avions, et de produire des sous-marins utilisant la technologie française, allemande ou espagnole ainsi que avec les États-Unis, des avions de combat dotés de moteurs de fabrication française.

Un autre point intéressant est le fait que l’Inde est le plus gros acheteur d’armes russes. Ainsi, 65 % de l’arsenal d’armes de l’armée indienne sont des armes achetées à la Russie. Les missiles BrahMos, présentés comme une réussite de l’industrie militaire indienne, ont également été développés sur la base de technologies transférées par la Russie dans le cadre de la coopération militaro-technique.

Les missiles BrahMos, que l'Arménie souhaite également acheter, sont fabriqués sur la base des missiles russes Onyx, tandis que les systèmes de lance-roquettes Pinaka, que le gouvernement d'Erevan a récemment acheté à l'Inde, sont fabriqués sur la base de la technologie du système russe Smerch. Les missiles antichar Konkurs achetés en Inde ont également été développés sur la base d'un brevet délivré par la Russie.

Ainsi, la qualité et la précision de la plupart des armes expérimentales vendues par l'Inde à l'Arménie - le complexe de défense aérienne Akash, les obusiers ATAGS et les obusiers automoteurs MArG 155 - sont sérieusement remises en question. Ce qui est intéressant, c’est que l’Inde considère l’Arménie comme un terrain d’essai pour ces armes et équipements.

D’autre part, l’Arménie, qui, en tant que membre de l’OTSC, a reçu pendant de nombreuses années les prix du marché intérieur ainsi que des armes gratuites de son nouveau partenaire militaro-politique, l’Inde, reçoit des armes à un prix élevé et sans aucune assurance qualité.

À ce stade, il convient de mentionner les opinions de l'ancien ministre arménien de la Défense, Arshak Karapetyan, dans une interview accordée ces jours-ci à la presse locale. Karapetyan a critiqué la politique militaro-technique du gouvernement actuel et a déclaré que les armes achetées à l'Inde se trouvent en Arménie depuis un an, mais que ces armes sont dans un état inutile. "J'ai en main un document selon lequel il a été impossible de réparer les armes indiennes et de les rendre prêtes à être utilisées depuis un an", a déclaré l'ancien ministre.

Apparemment, l’Inde vend à l’Arménie des armes et des équipements inutiles et de mauvaise qualité pour des millions. Delhi utilise l'Arménie uniquement comme un outil pour faire connaître ses armes et obtenir le statut d'un exportateur majeur d'armes. Bien entendu, les Indiens n’oublient pas leurs intérêts financiers en plus de la publicité.

L'Azerbaïdjan suit de près les ventes d'armes de l'Arménie et prend des contre-mesures en conséquence. Les systèmes de missiles modernes de l'arsenal de l'armée azerbaïdjanaise permettent de détruire toutes les armes vendues par l'Inde à l'Arménie en peu de temps et avec une grande précision.

Texte traduit par l'APA

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