Le conflit franco-russe s'intensifie ouvertement : Paris devient le principal rival géopolitique de Moscou - Analyse

Le conflit franco-russe s
# 16 avril 2024 14:49 (UTC +04:00)

La carte géopolitique du monde évolue rapidement, les sphères d’influence traditionnelles des puissances mondiales leur échappent progressivement.

L’intervention militaire russe en Ukraine a également provoqué des bouleversements majeurs dans le système des relations internationales et accéléré la formation d’un nouvel ordre mondial. Consciente de ce bouleversement géopolitique comme une opportunité favorable à ses ambitions militaires, politiques et économiques, la France s'est fixé pour objectif d'accroître sa place et son rôle dans le système des relations internationales. Cette concurrence se déroule principalement avec la Russie et couvre plusieurs sphères. En fait, on peut dire que la France est devenue de facto le principal rival géopolitique de la Russie.

La confrontation par procuration entre Paris et Moscou se déroule le plus activement dans le contexte de la guerre russo-ukrainienne. Ainsi, la France profite de cette guerre pour réaliser ses intérêts géopolitiques sous le nom de violation des principes du droit international, pour créer une plate-forme militaire en Ukraine, éliminer la Russie en tant que puissance militaire et prendre sa place dans la CEI.

En tant que principal bénéficiaire de la guerre comptée pour la défaite de la Russie, Paris adopte une approche contraire à l’agenda de l’Union européenne, membre officiel, et choisit une ligne qui accroîtra l’escalade. Cela a été révélé lors de la réunion tenue le 26 février à Paris avec la participation de représentants d'une vingtaine de pays occidentaux concernant le soutien à l'Ukraine. Macron a soulevé la question de la possibilité d'envoyer des troupes terrestres des pays occidentaux en Ukraine, bien qu'aucun consensus n'ait été atteint sur cette question, mais il n'a pas exclu un tel scénario à l'avenir. La déclaration du dirigeant français, qui pourrait conduire à un potentiel conflit militaire avec la Russie, a créé un effet d'explosion diplomatique. Pourtant après la conférence, les représentants de la plupart des pays participant à la réunion ont déclaré qu'ils n'envisageaient pas d'envoyer des troupes en Ukraine et étaient contre sa participation à des opérations militaires contre la Russie.

En consequence, la tentative de Macron d’étendre son souhait personnel à tous les pays de l’Union européenne a échoué. Cependant, la France est officieusement impliquée dans le conflit ukrainien. A part son soutien matériel militaire, de renseignements et logistique en Ukraine, Paris tente d'envoyer des unités militaires mercenaires sous couvert de volontaires.

On ne peut considerer cela un hasard si les médias occidentaux font régulièrement état des morts et des blessés d’anciens et actuels soldats de l’armée française en Ukraine. Sergueï Narychkine, chef des services russes de renseignement extérieur, a annoncé que Paris avait préparé un contingent de 2 000 personnes pour combattre en Ukraine.

Certaines sources mentionnent que la France prépare une légion d'Arméniens du Karabagh d’Azerbaïdjan et envisage d’en utiliser à l’encontre de Russie.

D’autre part, la France figure parmi les pays qui ont commis le terrible attentat terroriste à l'hôtel de ville de Crocus en Russie. Il ne faut donc pas considérer un hasard les accusations du secrétaire général adjoint du Conseil de sécurité russe, l'ancien président Dmitri Medvedev sur le fait. Vraisemblablement, les structures compétentes de la Russie disposent d’informations plus approfondies sur cet attentat et des enquêtes se poursuivent sur le sujet concerné.

Afin de changer son orientation géopolitique, le gouvernement Macron tente de prendre sous son « aile « l’Arménie, qui ouvre la région du Caucase du Sud à tous les acteurs proches et lointains, et d’exclure la Russie du Caucase du Sud. Sous prétexte de menace de la sécurité de l'Arménie, Paris envisage de retirer le contingent russe de Gumru, d'armer Erevan et de transformer à nouveau la région en champ d'armes en augmentant l'ambiance de revanchisme.

L'accord de paix entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie était également inacceptable pour la politique de Paris dans le Caucase du Sud et exerce une pression sur Erevan à cet égard.

D’autre part, la France a connu un sérieux échec en Afrique, où elle a détruit les hommes politiques qui ne lui obéissaient pas continuant à mener sa politique néocoloniale au XXIe siècle. La France s’est retirée de pays comme le Mali et la République centrafricaine, où elle était une colonie depuis de nombreuses années et où son influence politique et sa présence militaire sont restées. Le retrait l'année dernière du Niger, qui a été un pilier en Afrique de l'Ouest pendant de nombreuses années, a signifié l'effondrement de la politique africaine de Macron. Par contre, le rôle militaire, politique et économique de la Russie dans la région s’est accru.

Un autre des principaux domaines de concurrence entre la France et la Russie concerne les ventes d’armes.

Ce n’est un secret pour personne que la France a dépassé la Russie en tant que deuxième exportateur mondial d’armes après les États-Unis. Si en 2014-2018 la Russie détenait 21 % du marché mondial de l'armement et la France 7 %, dans les cinq prochaines années suivant, la part des deux pays représente environ 11 %.

Paris vend des véhicules blindés, des sous-marins, des navires de guerre et des avions de combat au monde. Il est intéressant de noter que la France cherche à attirer de nouveaux marchés de vente et de nouveaux pays partenaires, principalement en attirant les partenaires traditionnels de la Russie.

Des pays comme l’Inde, l’Égypte, l’Indonésie et l’Arménie, qui achetaient traditionnellement des armes russes, ont désormais signé des contrats d’armement avec la France.

Le dernier pays que la France a retiré à la Russie est la Serbie, traditionnellement considérée comme un ami de Moscou. Le président serbe Aleksandar Vučić a récemment annoncé que son pays achèterait 12 avions de combat « Rafale » à la France. Cette décision met fin aux attentes de la Serbie d'acquérir des avions à réaction modernisés "MiG-29M2" auprès de la Russie et plus tard du Su-57 au fil des ans.

Officiellement, Paris prévoit d'allouer au total 413 milliards d'euros aux dépenses militaires entre 2024 et 2030.

Tout cela suggère que l'un des principaux objectifs de la France est d'exclure la Russie du marché de l'armement, de rendre les pays bénéficiaires dépendants des armes et des technologies qu'elle produit.

Le discours de Macron lors de l'ouverture de l'usine de production d'armes de Berjerac indiquent également les ambitions militaires croissantes de la France en ce qui concerne l'accélération de la transition du pays vers une économie militaire.

Des événements comme ceux-ci sous la direction d'Emmanuel Macron soulignent que les ambitions illimitées de la France ont non seulement des implications régionales, mais impliquent également des mesures visant à perturber la stabilité internationale à l'échelle mondiale.

Texte traduit par l'APA

#
#

En transaction