L'APA (Agence de presse azerbaïdjanais) a interviewé Sadyr Japarov, président de la République kirghize
- Monsieur le président, comme on le sait, en janvier de 2024, le 31e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre l'Azerbaïdjan et le Kirghizistan a été célébré et en 1997, un accord a été conclu pour attirer des investissements mutuels divers secteurs de l'économie. Si nous résumons les résultats de la période écoulée, comment pouvons-nous évaluer le niveau actuel de nos relations ?
- Tout à fait, le 19 janvier, 31 ans se sont écoulés depuis l'établissement des relations diplomatiques entre nos pays. Depuis l'Antiquité, le Kirghizistan et l'Azerbaïdjan sont unis par les facteurs historiques, culturels et de langage communs, ainsi que par l'amitié et la fraternité entre les peuples kirghize et azerbaïdjanais. Durant la période d'indépendance, la coopération existante entre nos pays dans tous les domaines s'est encore développée et a atteint le niveau de partenariat stratégique. Cette coopération a été encore renforcée par la signature de la Déclaration sur le partenariat stratégique entre la République kirghize et la République d'Azerbaïdjan le 20 avril 2022. Il convient de noter en particulier que lors de ma visite en Azerbaïdjan frère, nous avons franchi une autre étape importante avec le président Ilham Aliyev, fils de Heydar Aliyev, établi des relations de partenariat stratégique plus approfondies entre nos pays et signé une déclaration commune correspondante. Nous accordons une attention particulière au développement et à l'élargissement de la coopération commerciale et économique mutuelle dans les relations entre le Kirghizistan et l'Azerbaïdjan. C'est ici que l'on observe la plus grande activité dans les échanges d'investissements. Je voudrais particulièrement souligner le début des activités du fonds de développement azerbaïdjano-kirghiz, créé en octobre 2022. Je suis sûr que le fonds servira la prospérité des peuples des deux pays frères grâce au financement de projets prioritaires et mutuellement bénéfiques. Concernant le contexte de la coopération dans le domaine des investissements, je voudrais mentionner la décision des deux parties d'attirer des investissements de l'Azerbaïdjan pour la construction d'un hôtel cinq étoiles en République kirghize, autour du lac Issyk-Koul. Je suis sûr que la construction de l'hôtel sera un exemple de coopération entre nos pays dans le domaine des investissements, et après cela commencera la mise en œuvre d'autres projets d'investissement.
- Avant votre dernière visite, vous vous etes rendu en novembre dernier. Au cours de cette visite, des négociations ont eu lieu avec le président Ilham Aliyev et des réunions se sont tenues à différents niveaux. Selon vous, quelles sont les perspectives de développement ultérieur des relations interétatiques, tant d'un point de vue politique qu'économique ?
Effectivement, j’ai effectué une visite de travail à Bakou pour participer au sommet du SPECA, Programme spécial des Nations Unies pour les économies d'Asie centrale, qui s'est tenu à Bakou en novembre de 2023, où j'ai eu des entretiens avec le Président de l'Azerbaïdjan, honorable Ilham Aliev. Pendant cette rencontre, nous avions alors discuté des questions actuelles de coopération bilatéral dans les domaines politique, commercial, économique, culturel et humanitaire et des perspectives futures d'élargissement du partenariat entre la République kirghize et l'Azerbaïdjan. En outre, nos discussions ont porté sur l'augmentation du volume des échanges commerciaux entre nos pays. Je dois avouer que son niveau actuel n’est pas celui que nous souhaitons, c’est-à-dire qu’il ne correspond pas au potentiel existant. Dans ce contexte, il est important de noter le rôle de la Commission intergouvernementale mixte de coopération économique et humanitaire entre la République kirghize et la République d'Azerbaïdjan dans le développement de la coopération commerciale et économique entre les deux pays. Afin d'assurer une coopération commerciale et économique efficace, les ministères concernés des deux pays ont préparé un vaste programme de coopération couvrant la période allant jusqu'en 2029. Ce programme comprend l'augmentation du chiffre d'affaires commercial et le développement des communications de transport, ainsi que l'expansion de la coopération dans les domaines financier-bancaire, culturel-humanitaire et autres.
- Ces dernières années, l'Azerbaïdjan a pris de nombreuses mesures pour développer l'industrie militaire. Pendant la Seconde guerre du Karabagh, les produits militaires fabriqués localement étaient activement impliqué dans les opérations militaires. Compte tenu de ces faits mentionné ci-dessus, dans quelles directions la République du Kirghizistan souhaite-t-elle coopérer avec l'Azerbaïdjan dans le domaine de l'industrie militaire ?
- Traditionnellement, la République du Kirghizistan et l'Azerbaïdjan coopèrent en matière de formation du personnel militaire sur la base d'établissements d'enseignement spécialisés. Les parties souhaitent désormais également coopérer dans le domaine militaro-technique. Pour cela, l’amélioration de la base juridique et contractuelle dans ce sens de la coopération est extrêmement importante.
- L'Azerbaïdjan participe activement aux processus politiques mondiaux. En outre, il est riche en diverses ressources minérales. D’après vous, quelles sont les perspectives de coopération dans le domaine énergétique entre nos pays ?
- Nous sommes très heureux que le frère Azerbaïdjan ait obtenu le droit d'organiser la 29ème session de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, un événement mondial prestigieux, en novembre 2024. L'Azerbaïdjan a une grande expérience dans l'organisation de grands événements, et je ne doute pas que la conférence se tiendra au plus haut niveau. L’Azerbaïdjan possède également une riche expérience dans le domaine de l’industrie pétrolière et gazière. Compte tenu de l'importance du développement des relations bilatérales et des perspectives de réalisation de projets d'investissement dans le domaine de l'énergie, nous souhaitons reconsidérer les points d'intersection de la coopération dans le domaine du pétrole, du gaz et de l'énergie.
- Actuellement, dans le monde moderne, l'attention est portée à l'expansion de l'utilisation de ressources énergétiques alternatives. La République kirghize a-t-elle un potentiel dans ce domaine ? Si l’on considère que les ressources énergétiques naturelles peuvent s’épuiser, les États sont alors confrontés au problème du développement des relations dans les domaines de la science, de l’éducation, des hautes technologies, de l’agriculture, des échanges avec le capital humain et dans d’autres domaines : comment se développent les relations interétatiques dans ces domaines ?
- Comme vous le savez, le Kirghizistan dispose d'un potentiel important dans le domaine de l'hydroélectricité. Parallèlement, nos pays peuvent coopérer dans la conception, la modernisation et la construction de centrales hydroélectriques, solaires et éoliennes, ainsi que dans les domaines de « l'économie verte » et des sources d'énergie renouvelables.
- Des différentes opinions figurent en faveur de davantage d'efforts pour l'unification des États turciques. Quelle contribution la République kirghize peut-elle apporter au succès de telles initiatives ?
- Nous coopérons activement dans le cadre des organisations internationales. Ici, je voudrais mentionner en particulier l’Organisation des États turcques (OET). Nous sommes intéressés et prêts à développer la coopération dans le cadre de la communauté turque. En juillet de 2024, un sommet informel des chefs d'État des pays membres de l'Organisation des États turciques se tiendra à Choucha, en Azerbaïdjan. Le prochain sommet aura lieu au Kirghizistan à l'automne. Je suis sûr qu'à la suite de ces événements, le Kirghizistan et les autres États participants auront l'occasion de faire avancer leurs initiatives en direction de l'intégration turque, ainsi que de renforcer la coopération dans les domaines commercial, économique et d'investissement.
- M. le Président, quelle est votre opinion sur l'implication de la diaspora azerbaïdjanaise dans la vie socio-politique du Kirghizistan ?
- Environ 20 000 Azerbaïdjanais vivent au Kirghizistan multiethnique. Bien entendu, ils étaient impliqués dans la vie socio-politique du Kirghizistan, à l’instar des représentants d’autres nations. Ils sont également engagés dans des activités culturelles, humanitaires et entrepreneuriales. L'association publique AZƏRİ appartenant aux Azerbaïdjanais vivant dans notre pays fonctionne sous l'égide de l'Assemblée populaire du Kirghizistan. Je suis sûr que les activités des associations publiques au sein de l'Assemblée serviront l'unité interethnique, la paix et la solidarité du peuple kirghize.
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