Le ministre français de l'Agriculture, Marc Fesneau, a annoncé ce mercredi matin deux enveloppes d'un total de 230 millions d'euros destinées aux viticulteurs, alors que la mobilisation des agriculteurs se poursuit depuis plusieurs jours dans toute la France.
"J'étais venu dans le mois de décembre dans l'Hérault déjà pour travailler avec les représentants de la filière viticole dont j'aurai salué l'esprit de responsabilité sur un certain nombre de mesures conjoncturelles et structurelles. Mesure conjoncturelle : 80 millions d'euros qui permettront de couvrir les aléas qu'ont rencontré un certain nombre de régions. Ça couvre l'ensemble des régions viticoles qui sont en crise", a déclaré Marc Fesneau au micro de Sud Radio.
Le ministre de l’Agriculture a également annoncé que l’État prendrait en charge les intérêts d’emprunt sur l’année 2024. "C’est un soutien à la trésorerie ou à la perte", a-t-il expliqué
Fesneau a, ensuite, annoncé une "prime à l’arrachage ou à la restructuration" d'une valeur de 150 millions d’euros,
"Quand on est dans une crise comme celle-là, viticole, (...) on a un sujet structurel. C'est à dire qu'on a un sujet baisse de consommation de vin à l'intérieur de nos frontières et à l'extérieur de nos frontières, en Europe et dans le monde, donc c'est une mesure structurelle de 150 millions d'euros. (...). Elle visera à arracher d'une manière temporaire les vignes, le temps que la restructuration se fasse", a-t-il expliqué.
Cette prime à l'arrachage "pourrait être rendue définitive pour motif de diversification agricole". Elle "peut concerner jusqu'à 100 mille hectares de vignes", précise le ministre.
"Je serai cet après-midi à Bruxelles pour rentrer dans le détail. La mesure à 150 millions, maintenant on la travaille avec Bruxelles", a encore indiqué Marc Fesneau qui se rendra ce mercredi dans la capitale belge "pour une série d'entretiens visant à accélérer le traitement des urgences européennes", selon son cabinet.
Le déplacement de Fesneau "a pour objectif de poursuivre le travail d'influence et de négociation que mène en continu le ministre auprès des institutions européennes (Parlement européen, Conseil et Commission) pour porter les demandes de la France", précise-t-on encore.
Le mouvement de colère des agriculteurs se poursuit avec vigueur en France et dans certains pays européens, avec des points de blocage de plus en plus nombreux sur les routes et des "opérations escargot" dans les villes. Le blocage de plusieurs grands axes autoroutiers desservant Paris, encadré par des policiers et des gendarmes, a débuté lundi comme annoncé par des syndicats agricoles.
Les agriculteurs français dénoncent, entre autres, une hausse des charges, les retards de paiements des subventions agricoles, l'interdiction de pesticides autorisés ailleurs, ainsi que des normes environnementales jugées trop lourdes, rapporte l'APA.
Anadolu